XIXe-XXIe siècles
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SOMMAIRE. I. Etudes - J. HALBRONN, "Histoire des Livres d'Heures. La fortune du Kalendrier et Compost des Bergers en Angleterre et en Italie autour de 1500; J.-P. MERIC, "La bibliothèque des comtes de Ségur-Cabanac (1591-1791). Un portrait de famille?" - Dossier: Illustration, innovation: pratiques, techniques, stratégies éditoriales et discours (XIXe-XXIe siècles). G. DE VIVEIROS et R.-E. ST. ONGE, "Présentation"; L. MAGNIN, "La lithographie et les ouvrages illustrés des peintres voyageurs au XIXe siècle"; A. PAGE, " Innovations techniques et bibliophilie: le statut paradoxal du livre illustré de luxe dans la seconde moitié du XIXe siècle"; F. FRAVALO, "La Librairie centrale des beaux-arts au passage du siècle: un réseau d'acteurs au coeur de l'innovation"; R.-E. ST. ONGE, "Les publications illustrées du libraire-éditeur Léon Vanier"; L. MEIZEL, "De la "direction des hommes de goût": les éditeurs français face à la photographie (1874-1896)"; G. DE VIVEIROS, "Albert Méricant, éditeur innovateur de la Belle Epoque (1897-1928)"; P. KAENEL, "De la bibliophilie au livre d'artiste numérique: conceptions et confusions"; O. BESSARD-BANQUY, "Albin Michel (1873-1943), au service du public"; R. ADAM, "Contributions françaises à la restauration de la bibliothèque du Collège des jésuites d'Eegenhoven, près de Louvain, entre 1940 et 1950" - II. Variétés - A. GALLET, "Deux portraits photographiques inédits du Dr. J.-Fr. Payen" - III. Comptes rendus - IV. Actes de la Société des Bibliophiles de Guyenne.
I. Etudes - J. HALBRONN, "Histoire des Livres d'Heures. La fortune du Kalendrier et Compost des Bergers en Angleterre et en Italie autour de 1500; J.-P. MERIC, "La bibliothèque des comtes de Ségur-Cabanac (1591-1791). Un portrait de famille?" - Dossier: Illustration, innovation: pratiques, techniques, stratégies éditoriales et discours (XIXe-XXIe siècles). G. DE VIVEIROS et R.-E. ST. ONGE, "Présentation"; L. MAGNIN, "La lithographie et les ouvrages illustrés des peintres voyageurs au XIXe siècle"; A. PAGE, " Innovations techniques et bibliophilie: le statut paradoxal du livre illustré de luxe dans la seconde moitié du XIXe siècle"; F. FRAVALO, "La Librairie centrale des beaux-arts au passage du siècle: un réseau d'acteurs au coeur de l'innovation"; R.-E. ST. ONGE, "Les publications illustrées du libraire-éditeur Léon Vanier"; L. MEIZEL, "De la "direction des hommes de goût": les éditeurs français face à la photographie (1874-1896)"; G. DE VIVEIROS, "Albert Méricant, éditeur innovateur de la Belle Epoque (1897-1928)"; P. KAENEL, "De la bibliophilie au livre d'artiste numérique: conceptions et confusions"; O. BESSARD-BANQUY, "Albin Michel (1873-1943), au service du public"; R. ADAM, "Contributions françaises à la restauration de la bibliothèque du Collège des jésuites d'Eegenhoven, près de Louvain, entre 1940 et 1950" - II. Variétés - A. GALLET, "Deux portraits photographiques inédits du Dr. J.-Fr. Payen" - III. Comptes rendus - IV. Actes de la Société des Bibliophiles de Guyenne.uyenne.
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Les Gillet, porteurs d’un patronyme très courant au point que l’on précise souvent « de Lyon », formaient une dynastie industrielle étonnamment méconnue. Leur importance économique à l’échelle nationale voire internationale dans les industries textiles et chimiques justifie une monographie, mais celle-ci se veut aussi un fil rouge pour évoquer les transformations du capitalisme français depuis un siècle et demi. Cet ouvrage associe histoire d’entreprise et biographie familiale. Il sappuie sur des années de recherche dans des sources multiples, en l’absence d’« archives Gillet » constituées. Il est écrit sans complaisance, tout en faisant justice de légendes plus souvent noires que dorées. Le modeste atelier de teinte pour soie fondé en 1838 par François Gillet est devenu, trois générations plus tard, un ensemble industriel gigantesque dont on peine à dégager toutes les ramifications. Le vaste réseau familial s’est implanté dans de nombreuses institutions. Les observateurs de l’époque lui ont prêté une influence considérable. Hervé Joly mène une enquête rigoureuse pour en analyser les ressorts.
Hervé Joly, directeur de recherche CNRS (Laboratoire Triangle, Université de Lyon), travaille depuis de nombreuses années sur l’histoire économique et sociale des entrepreneurs et des milieux d’affaires. Parmi ses publications antérieures : Patrons d’Allemagne. Sociologie d’une élite industrielle. 1933-1989 (Presses de SciencesPo, 1996) et Diriger une grande entreprise au XXe siècle : l’élite industrielle française (Presses universitaires François-Rabelais, 2013, Prix Crédit agricole d’histoire des entreprises).
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Tenter de communiquer l’incommunicable, c’est se frotter à un paradoxe. Car si le langage est général, le « fond de l’âme » est singulier, et seule est authentique l’expérience vécue dans le silence. Vouloir la dire, c’est se livrer au code des signes quotidiens ; quant à la taire, comme disait Sartre, « ce n’est pas être muet, c’est refuser de parler, donc parler encore ». Si l’on ne sort pas du langage, ne pourrait-on en faire un usage différent, souverain, non assujetti aux normes de l’échange – trouver un langage qui ferait semblant de dire quelque chose mais qui ne communiquerait rien que de l’incommunicable ? Fondé sur de nombreux documents inédits, le présent ouvrage analyse comment, par l’élaboration d’un simulacre de langage ou « pur média », Klossowski parvient à dépasser les tergiversations de Gide, hésitant à dire ou à taire son uranisme, les fureurs de Bataille ou Sade, assimilant destruction et pureté, pour retrouver enfin l’innocence nietzschéenne créatrice de dieux.
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
I L’allégorie, « ce genre si spirituel » : Les modèles rhétorique et théologique ; rhétorique et théologie du secret de la fable à l’art des emblèmes ; la « crise romantique » ; l’allégorie et son lexique ; allégorie, subjectivité et mémoire.
II Présence de l’allégorie dans l’oeuvre poétique et critique de Baudelaire : Critique littéraire ; critique picturale et musicale ; Pauvre Belgique ! et les Journaux intimes ; les Paradis artificiels.
III Pour une typologie de l’allégorie dans Les Fleurs du Mal et Le Spleen de Paris. La « rhétorique profonde » ; la majuscule allégorisante ; symbole/ allégorie : une incertitude lexicale ; essai de répartition : les emblèmes ; allégories narratives/allégories figuratives ; intériorisation et détachement un paradigme dans les Fleurs du Mal ; statut de l’allégorie dans Le Spleen de Paris ; « la folle du logis rhétorique ».
IV La « convergence allégorique ». L’allégorie selon Walter Benjamin ; gains d’une approche historique; perspective générale.
Première partie : BAUDELAIRE ET LA TRADITION CHRÉTIENNE DE L’ALLÉGORIE
CHAPITRE PREMIER
LE DIALOGUE AVEC CHATEAUBRIAND
I — UN DIALOGUE INSISTANT
Un aristocrate du tombeau
Lécole de la mélancolie
Une esthétique du « sublime »
Une admiration ambiguë
II — LES SITES DE L’INQUIETUDE
L’inquiétude, le remords, le vide
La « distensio animi »
La Douleur fécondante
III — UN RELAIS DE L’AUGUSTINISME : SAINTE-BEUVE
Sainte-Beuve, exégète de Chateaubriand
L’ascète et le libertin : un « même fruit amer »
Les disciples infidèles d’Augustin
Le Poème-Épître à Sainte-Beuve
IV — LE THEATRE DE L’EROS
Les Natchez ou « l’épopée de l’inceste »
Néo-classicisme et nostalgie de l’origine
D’un satanisme à l’autre
De la Sylphide à la soeur-enfant
CHAPITRE II
DE LA POÉTIQUE DU SECRET A L’ANAMORPHOSE BAUDELAIRIENNE
I — UNE POETIQUE DE L’ANALOGIE
La pensée traditionnelle des « Correspondances »
Chateaubriand et la thématique du voile
Allégorie physique, allégorie morale
II — L’ALLEGORIE ET SES LIEUX
La notion du « Beau »
La vision de la Mort
Le rapport intersubjectif
CHAPITRE III
LA TRADITION DES PRÉDICATEURS
I — LE DOCERE CHRETIEN
De la théologie à l’anthropologie
L’éloquence « quintessenciée « de Bourdaloue : une ardente dialectique
Une franche littéralité
Le tempo de l’irrémédiable
II — PORTRAIT DU POETE EN ANATOMISTE
III — TROIS PARABOLES ALLEGORIQUES
Laquelle est la vraie ?
Le Tir et le Cimetière ou la prédication d’outre-tombe
Une parabole sur le mal : Le Joueur généreux
IV — DE L’ESSENCE DU RIRE
CHAPITRE IV
PROVIDENTIALITÉ ET ALLÉGORIE : BOSSUET, JOSEPH DE MAISTRE,GIUSEPPE FERRARI
I — BOSSUET OU LE TABLEAU EN ANAMORPHOSE DE L’HISTOIRE
Baudelaire et le Discours sur l’Histoire Universelle
Une hypothèse sur Baudelaire et la tradition origénienne
II — VIOLENCE ET ALLEGORIE :
BAUDELAIRE LECTEUR DE JOSEPH DE MAISTRE
Une logique du négatif
« Le Gâteau » : Maistre contre Rousseau ?
Les hiéroglyphes de la Providence
III — FERRARI, OU L’HISTOIRE COMME ALLEGORIE DU DESTIN
« Un autre livre dans chaque livre »
« L’harmonie éternelle dans la lutte éternelle »
L’allégorisme du dandy
Deuxième partie :
LES AVENTURES DE PSYCHÉ :HÉRITAGE ET AVATARS BAUDELAIRIENS DE L’IDÉALISME
CHAPITRE V
LES TRADITIONS DE L’ALLÉGORIE : de Winckelmann à Théodore Jouffroy
I — DE WINCKELMANN A GOETHE
Winckelmann, l’anti-baroque
Winckelmann et la dignité de l’allégorie
La dévalorisation goethéenne de l’allégorie
L’allégorie chez Jean Paul
II — LE LANGAGE SYMBOLIQUE
Le symbolisme naturaliste de Creuzer
Le « style symbolique » selon Pierre Leroux
III — LA TRADITION MYSTIQUE : ALLEGORIE ET GNOSE
La gnose swedenborgienne
Lavater ou l’individu comme « harmonie »
La mystique fouriériste
IV — LE ≪ SPIRITUALISME ESTHETHIQUE ≫ DE COUSIN A JOUFFROY
CHAPITRE VI
PAGANISME ET MODERNITÉ : LE STATUT DU MODÈLE ANTIQUE
Le mythe d’un Age d’or
Le péché de l’anachronisme : ironisation et modèle antique
Les derniers témoins de l’antique
Banville, le néo-païen
Le modèle antique et l’ordre de l’éros
Modèle antique et subjectivité moderne
« Un effrayant rappel à l’ordre »
Mythe et allégorie
CHAPITRE VII
PSYCHÉ ET LE SERPENT POÉTIQUES COMPARÉES DE BAUDELAIRE ET DE GAUTIER
I — LE ≪ CONTEMPORAIN CAPITAL ≫
L’art analogique de Gautier
Un « maître » secrètement contesté
II — LA COMEDIE DE LA MORT
Le monument et le caveau
Ténèbres ou les concetti de la mort
III — LA ≪ MODERNITE ≫ : DE GAUTIER A BAUDELAIRE
De « Paris futur » aux « Tableaux parisiens »
Le barbare et le dandy
IV — UT PICTURA POESIS
Entre le modelé et la couleur : Ingres et Delacroix
La sculpture, art de l’Idée ?
Baudelaire, poète-peintre : l’exemple de La Belle Dorothée
« Contemplation, c’est possession
CHAPITRE VIII
PSYCHÉ ET LE SERPENT TYPE ET ALLÉGORIE DE GAUTIER À BAUDELAIRE
I. NOSTALGIE DE LA RHETORIQUE, NOSTALGIE DU TYPE 7
Rhétorique et économie spirituelle
La poétique des Funambules : Pierrot
Deux chevaliers de l’idéal : Don Quichotte et Don Juan
Les affranchis de la matière : l’acteur, la danseuse, le clown
II — GAUTIER, BAUDELAIRE,POETES ALLEGORISTES
Un même penchant pour l’allégorie
L’allégorie de la Chimère
Variétés du duel : « Choc de cavaliers »/« Duellum »
Tropologie et ontologie romantiques
Ironie et exég¨se
Les tribulations de Psyché
La cité et la nuit : destins d’aveugles
Troisième partie :
LA « RHÉTORIQUE PROFONDE » DES PASSIONS
CHAPITRE IX
PARIS COMME DÉCOR ALLÉGORIQUE
Paris comme théâtre de la temporalité
Le paysage parisien ou l’anti-élégie
De la rue au panorama
Le sublime parisien : de Balzac à Baudelaire
Dépersonnalisation et compassion
CHAPITRE X
HOMO SIVE PECUS
LES ENJEUX POÉTIQUES DU « BESTIAIRE » BAUDELAIRIEN
I — BAUDELAIRE ET LA TRADITION DES BESTIAIRES
Saint Augustin et les animaux, « hiéroglyphes » de Dieu
Du théologique au profane : l’Age baroque
Le « bestiaire » baudelairien : questions et méthode
II — EROS ET SES BETES
Le « bétail pensif » de Lesbos
Homo sive canis : entre violence et fi délité
III — UNE ORNITHOLOGIE DE L’EXIL
Cygne et Albatros : mythe et emblème
L’Esprit des bêtes de Toussenel : analogie et péché originel
IV — MENAGERIES INTIMES : GAUTIER, LEROY, BOREL
Théophile Gautier et l’idiome des bêtes
Les « Lettres sur les animaux » de Charles-Georges Leroy
La lycanthropie borélienne
CHAPITRE XI
HOMO SIVE PECUS
I —LE BESTIAIRE DU THEOLOGIEN
La pièce liminaire « Au lecteur »
Le « monstrueux » baudelairien
Bestiaire métaphorique, bestiaire réel : l’exemple d’« Un voyage à Cythère »
Le serpent : entre théologie et esthétique
II — DE LA FABLE A LA PHYSIOGNOMONIE
La « fable » et la tradition scolaire
« Un plaisant » ou l’âne baudelairien
De la « fable » à la physiognomonie mystique
III — MYTHE ET MODERNITE
Poésie et prose du chat
Le corps des bêtes et le Temps
L’art et le rat
L’hybridité belge
CHAPITRE XII
PASSION ET COMPASSION
I — LA PASSION OU L’ORDRE DE L’IMPOSSIBLE
Beau Idéal/Beau historique : de Stendhal à Baudelaire
Les apories de la passion
Un poème emblématique : « L’Amour et le Crâne »
II — LA PASSION OU L’ORDRE DU MAL
Des femmes et des filles
« L’aveuglement salutaire »
III — LA PASSION CREATRICE
IV — LE CHANT PROFOND DE LA COMPASSION
CONCLUSION
I Un changement de rhétorique
II L’« amer savoir » de l’allégorie
III Baudelaire entre symbole et allégorie
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES POÈMES ET OEUVRES CITÉS
INDEX NOMINUM
Ce livre approfondit le lien qu’établit Baudelaire entre l’allégorie, « ce genre si spirituel », et l’essence même de sa poésie. Dire de Baudelaire qu’il est le poète de la « modernité » revient trop souvent à le rapprocher de nous ; il convenait de rendre justice à la complexité des filiations poétiques et philosophiques qui relient ce poète à l’immense tradition allégorique qui le précède. Cet ouvrage de synthèse propose trois face-à-face. Premièrement, avec la tradtion rhétorique et théologique, qui, par des cheminements présumés mais plausibles, aboutit à Baudelaire. En second lieu, avec des œuvres que le poète a explicitement fréquentées : Chateaubriand, les prédicateurs du XVIIe siècle, Joseph de Maistre. Enfin, avec les pensées et les poétiques de contemporains, auxquels le lie un intérêt aussi passionné qu’ambivalent : Théodore de Banville, Pétrus Borel, Théophile Gautier, pour ne nommer qu’eux. Etudiant le passage, au sein du romantisme, d’une rhétorique persuasive à une « rhétorique profonde », l’analyse propose, en alternance, des chapitres historiques et des commentaires sur certains aspects propres à la poésie de Baudelaire. Ce livre, devenu classique, était épuisé. Ce volume est augmenté, en préface, de pages inédites d'Yves Bonnefoy.
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Sommaire
F. OPPERMANN, "Versailles: le dossier chartiste"; V. MAROTEAUX, "Du pavillon de chasse à la résidence capitale: le développement de Versailles à travers les actes royaux (1634-1716)"; A. MARAL, "L'"Estat présant des figures" (1686), première description des sculptures des jardins de Versailles après l'installation de la cour: un document inédit"; V. RICHARD, "La Chambre du roi (XVIIe-XVIIIe siècles): une institution et ses officiers au service quotidien de la majesté"; H. BECQUET, "Les filles de France à Versailles au XVIIIe siècle, entre intégration et exclusion"; G. BOREAU DE ROINCÉ, "Les jardins de Versailles au XVIIIe siècle, théâtre de privilèges et lieu de divertissement"; R. GAILLARD, "Les commissaires-priseurs et les ventes révolutionnaires du mobilier royal"; F. OPPERMANN, "Le remeublement du château de Versailles au XXe siècle, entre action scientifique et manoeuvres politiques" - Mélanges - S. FRAY, "Le privilège d'Urbain II pour Saint-Géraud d'Aurillac (19 avril 1096, JL 5563): un acte falsifié au XIIIe siècle"; V. PONS ALÓS, "Note sur la sainte Epine offerte en 1256 par Louis IX à la cathédrale de Valence (Espagne)" - Bibliographie - Résumés.
F. OPPERMANN, "Versailles: le dossier chartiste"; V. MAROTEAUX, "Du pavillon de chasse à la résidence capitale: le développement de Versailles à travers les actes royaux (1634-1716)"; A. MARAL, "L'"Estat présant des figures" (1686), première description des sculptures des jardins de Versailles après l'installation de la cour: un document inédit"; V. RICHARD, "La Chambre du roi (XVIIe-XVIIIe siècles): une institution et ses officiers au service quotidien de la majesté"; H. BECQUET, "Les filles de France à Versailles au XVIIIe siècle, entre intégration et exclusion"; G. BOREAU DE ROINCÉ, "Les jardins de Versailles au XVIIIe siècle, théâtre de privilèges et lieu de divertissement"; R. GAILLARD, "Les commissaires-priseurs et les ventes révolutionnaires du mobilier royal"; F. OPPERMANN, "Le remeublement du château de Versailles au XXe siècle, entre action scientifique et manoeuvres politiques" - Mélanges - S. FRAY, "Le privilège d'Urbain II pour Saint-Géraud d'Aurillac (19 avril 1096, JL 5563): un acte falsifié au XIIIe siècle"; V. PONS ALÓS, "Note sur la sainte Epine offerte en 1256 par Louis IX à la cathédrale de Valence (Espagne)" - Bibliographie - Résumés.
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Qu’elle soit décrite, commentée ou interrogée, la parole relève dans les romans et les nouvelles de Jules Barbey d’Aurevilly d'un traitement si privilégié qu’il faut reconnaître en elle l’une des obsessions de cette œuvre : dans les récits, (se) parler – ou non – fait toujours l'objet d'un investissement décisif. Ce qui se dit, la manière dont cela est énoncé, les raisons pour lesquelles on s’exprime et les conséquences pour celui qui entend, tout ce qui ressortit à la parole revêt dans les fictions aurevilliennes une importance trop grande pour ne pas déterminer aussi bien leur écriture que leur réception. Au coeur même des enjeux narratifs, esthétiques et inconscients des textes, elle exerce sur toute chose une fascinante tutelle. Car, dans cet univers romanesque-là, il n’est pas de liberté : on peut dénier sa force, masquer son influence, se révolter contre son pouvoir, la parole reste ce à quoi tout est assujetti. Dès lors, l’ambition du travail de Laurence Claude-Phalippou consiste à donner une nouvelle actualité à l’intuition de Julien Gracq : « Il ne s’agit pas de défendre Barbey – il n’en a pas besoin – il s’agit de le lire, je dirai qu’il s’agit surtout, au sens très concret du terme, de savoir l’écouter ».
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Table des matières
Avant-Propos
Michel Bur
Abréviations
I. Une nouvelle histoire a l’échelle de l’Europe
Naissance de la médiévistique ? Des antiquaires-érudits aux historiens-professeurs
Jean-Marie Moeglin
De l’antiquary au médiéviste : révolution ou transition ?
Jean-Philippe Genet
Inventorier, publier, étudier. Naissance de la médiévistique en Belgique, du Romantisme à Henri Pirenne
Éric Bousmar
La médiévistique dans l’Italie unifiée (1861-1914) : intérêts de recherche et rapport aux sources
Franco Franceschi
Le « Renouveau national tchèque », un second souffle pour les sources médiévales de Bohème ?
Éloise Adde-WomÁČka
The editions of Polish narrative sources in the 19th century
Ryszard Grzesik
L’histoire du Moyen Âge dans les premières revues scientifiques en espagnol (1871-1964). Une première approche comparative quantitative
Denis Menjot – Agnès Magron
II. Pratiques de l’histoire et travail de l’historien
Une médiévistique romantique. Les sociétés françaises d’antiquaires et les sources médiévales (1830-1870)
Odile Parsis-Barubé
Archiver vs éditer. Apprentissage et méthodes de constitution des corpus documentaires et archivistiques de l’archiviste dijonnais Joseph-François Garnier (1829-1862)
Julie Lauvernier
Les Chroniken der deutschen Städte. Les chroniques urbaines allemandes entre fondation de l’unité nationale et usages d’aujourd’hui
Dominique Adrian
La publication des documents des Archives de la Couronne d’Aragon
(ca 1840 - ca 1920). Enjeux, pratiques, effets
Stéphane Péquignot
Travaux philologiques, recherches textuelles et identification des auteurs anonymes dans la médiévistique du XIXe siècle : l’exemple du Gallus Anonymus
Adrien Quéret-Podesta
Les historiens de la numismatique lorraine et la formation des grandes collections au XIXe siècle
Dominique Flon
III. Grandes entreprises érudites et figures d’historien
Les Monumenta Germaniae Historica
Gerhard Schmitz
Auguste Molinier et les Sources de l’histoire de France
Isabelle Guyot-Bachy
Charles-Victor Langlois. Le maître désabusé de l’école méthodique
Xavier Hélary
L’historiographie messine au XIXe siecle : enjeu scientifique et enjeu politique
Mireille Chazan
L’abb© Chatton : Un exemple du développement de la médiévistique en Lorraine avant la Première Guerre mondiale
Catherine Guyon
IV. Construire l’histoire entre rêve et instrumentalisation
L’invention du monument gothique
Jean-Michel Leniaud
Histoir, nation et politique : la place du Moyen Âge en France des années 1870 a 1914
Jean El Gammal
Écrire l’histoire des ligues urbaines et en éditer les actes
(espaces germaniques, XIXe - début XXe siècle)
Laurence Buchholzer
Les débuts de la médiévistique au Luxembourg ? L’oeuvre de Jean Schoetter (1823-1881) et la construction de la nation luxembourgeoise
Pit Péporté
Louis de Mas Latrie, historien du Maghreb. L’usage des documents d’archives européens dans la construction de l’histoire du Maghreb médiéval
Dominique Valérian
Famous debates on source criticism in nineteenth-twentieth century Hungary: the new foundations of medieval studies
László Veszprémy
En guise de conclusions. De l’art et la manière de « fabriquer » le Moyen Âge, de l’époque romantique a nos jours
Christian Amalvi
Index
Planches
Au lendemain des guerres napoléoniennes, le Moyen Age apparut comme cet instant fondateur où s'était révélé le génie propre des « nations ». Au service du discours politique, tous les supports culturels furent convoqués et l’on explora ou même exploita le Moyen Age sous toutes ses formes. En même temps cependant, au cours de ce même XIXe siècle, dans les pays européens, l’histoire voulut progressivement s’affirmer comme une discipline scientifique. Si la naissance de la médiévistique bénéficia incontestablement du nouveau « goût du Moyen Age » qui s’était emparé des esprits, leurs rapports ne furent donc pas dépourvus d’ambiguïté. Partant de la question des sources médiévales, assemblées en un corpus conçu d’emblée comme polymorphe (publication et édition critique des textes médiévaux, tri, classement, ouverture des archives aux chercheurs et au public, inventaire des œuvres d’art…), les vingt-six contributions de ce volume mettent en évidence les nouvelles pratiques de l’histoire et comment à travers elles furent posées les bases modernes du travail de l’historien. Confrontant les grandes entreprises érudites – et de plus modestes – lancées un peu partout en Europe, et les figures d’historien qui les animèrent, spécialistes du Moyen Age et du XIXe siècle conjuguent leurs approches pour comprendre comment s’ébaucha alors une construction de l’histoire entre idéal scientifique, rêve et instrumentalisation.